HISTOIRE

LE RIZ EN CAMARGUE

Photos © Maison du Riz

C’est à Henri IV, conseillé par Sully, qu’on devrait le début de la riziculture en Camargue. Ce territoire, baigné de soleil et bénéficiant d’une eau abondante du fait de sa proximité avec le Rhône, présente en effet des conditions parfaites pour la culture du riz…

Au XIXe siècle, suite à l’endiguement du Rhône, un renouveau s’opère, et, déjà, on s’aperçoit que les quantités d’eau introduites dans les rizières contribuent à lutter contre le sel, ennemi de toute agriculture en Camargue.

Véritablement développée à la fin de la guerre dans le cadre du plan Marshall, la filière rizicole française se développe, les pénuries alimentaires de la seconde guerre mondiale ayant montré l’intérêt d’une culture du riz en France.
C’est l’heure des grands travaux : terres défrichées, nivelées, réseaux de canaux d’irrigation et stations de pompage modernisés, construction de grands silos et d’usines de transformation.

Durant les décennies suivantes, les aléas climatiques, les rendements faibles, la concurrence italienne due au marché commun induiront un nouveau déclin progressif.
Afin de faire face à la concurrence, un plan de relance, dynamisé par les pouvoirs publics et les riziculteurs camarguais est initié en 1981.
En 1986 la Camargue produit un tiers des 240000 tonnes de riz consommées en France.

Aujourd’hui, la riziculture est devenue un pilier de l’agriculture camarguaise. Chaque année, ces sont environ 12000 hectares de riz qui sont cultivés en Camargue. Son impact économique n’est plus à démontrer. Elle fait vivre 300 producteurs et fournit 2000 emplois directs. De plus, son mode de culture par inondation des parcelles est, à ce jour, le seul moyen de lutter contre le sel qui envahit les terres camarguaises les rendant impropres à toute autre culture, détruisant la flore et faisant fuir aussi une partie de la faune.

Plus de 90% de la riziculture française est située en zone protégée (parc Naturel Régional de Camargue et/ou Réserve de biosphère par l’UNESCO) impliquant de la part des riziculteurs une attention toute particulière à une bonne cohabitation avec la flore et la faune locale et, en premier lieu, avec le plus emblématique des oiseaux de la Camargue : le Flamant Rose.

Grâce au riz, c’est tout un ensemble de cultures qui peuvent être conduites en rotation sur ces terres et contribuer ainsi à l’autonomie alimentaire de la France.

Plus que jamais tourné vers les défis à venir, le CFR est aux côtés des riziculteurs afin de les accompagner et pérenniser le riz en Camargue.

Les principales adventices rencontrées sont les riz sauvages, les Echinochloa et les Cypéracées. Se retrouvent également dans les parcelles les Typha, les Heterenthera, la Leersia ainsi que plusieurs dicotylédones. Le guide pratique « Plantes des rizières de Camargue » recense plusieurs dizaines d’espèces de plantes dans les systèmes rizicoles camarguais.

Le CFR conduit un programme de sélection variétale en collaboration étroite avec les Organismes Stockeurs. Ces travaux sont réalisés sur nos parcelles d’expérimentation au mas d’Adrien ainsi qu’à travers la mise en place d’un réseau multi-local d’évaluation. 25 variétés différentes sont mises en comparaison sur 5 à 7 sites réputés représentatifs de la diversité des sols camarguais.

L’adaptation de la riziculture aux changements climatiques est une nécessité. Ces changements se traduisent par une nette diminution du débit du Rhône qui s’accompagne d’une problématique « sel » de plus en plus prégnante.

LE RIZ DE CAMARGUE, UNE VALEUR SÛRE

Avec plus de 90% de sa production classée en IGP Riz de Camargue, on peut assurer que la riziculture française est la plus sûre du monde.